Nutrition
Les géants de l'agroalimentaire chassent les acides gras trans
Plusieurs membres de l'International Food & Beverage Alliance (IFBA)*, dont Coca-Cola, Ferrero, General Mills, Kellogg's, Mars, Mondelez International, Nestlé, PepsiCo et Unilever, ont annoncé qu'ils allaient réduire les taux d'acides gras trans d'origine technologique dans leurs produits au niveau mondial. Ces matières grasses sont associées à une augmentation du risque cardio-vasculaire. L'objectif d'ici fin 2018 est d'atteindre des niveaux inférieurs à 1g pour 100g de produits finis. Pour cela, les recettes seront reformulées avec une substitution des huiles partiellement hydrogénées par des matières grasses riches en acides gras mono ou poly-insaturés.
L'information peut réjouir aux États-Unis mais en Europe, l'annonce n'a rien de révolutionnaire. En France, les valeurs moyennes d'acides gras trans dans les produits étaient déjà inférieures à 0,3 % en 2008. A l'époque, 96% des références collectées avaient des teneurs en acides gras trans inférieures à 1 %. En effet, suite aux demandes consommateurs, les industriels avaient déjà reformulé leur produit en trouvant des substituts aux huiles partiellement hydrogénées.
Répondre à un plan de l'OMS
Pourquoi une réduction des acides gras trans maintenant ? En fait, cela constitue un pas supplémentaire de l'IFBA pour satisfaire les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé. En mai 2013, l'OMS avait proposé un plan avec neuf cibles et 25 indicateurs pour lutter contre les maladies non transmissibles, comme les maladies cardio-vasculaires, le cancer, le diabète… Éliminer les huiles végétales partiellement hydrogénées et les acides gras trans faisaient partie des politiques à adopter au niveau national. Depuis 2008, les membres de l'IFBA s'étaient focalisés sur la réduction des allégations marketing envers les enfants, l'amélioration de l’étiquetage nutritionnel et la reformulation pour obtenir des produits plus « sains », y compris en substituant les huiles hydrogénées de façon individuelle. L'IFBA estime que les progrès sont visibles, mais qu'il reste encore à faire et que de plus grandes réussites seront réalisées collectivement. L'organisation invite les industriels alimentaires à la suivre dans ses efforts et s'engage à partager son expertise et ses bonnes pratiques avec les PME pour les aider à réduire les acides gras incriminés.
*Mc Donalds et Grupo Bimbo (un des leaders en panification industrielle) font également partie de l'IFBA et soutiennent cette position sur les acides gras trans. Néanmoins, Mc Donalds est encore en train d'évaluer ce qu'il est possible de faire dans ses franchises, et Grupo Bimbo aura besoin d'un délai supplémentaire jusqu'en 2020 pour que tous ses produits soient sous la barre des 1 %.