Une enquête de la DGCCRF a mis en évidence des défauts et des erreurs dans les indications de composition sur les étiquetages de fromages et de spécialités fromagères.

"30 % des fromages et spécialités fromagères comporteraient des défauts dans leur étiquetage", a pointé la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans une enquête dont les résultats ont été publiés fin mars.

Des anomalies en majorité liées à des défauts d’étiquetage ou concernant les indications de composition. La faute à des règlements peu ou mal connus, et à des difficultés d'assimilation de tous les aspects de la réglementation (décret n°2007-628 du 27 avril 2007). L'enquête, qui s'est intéressée aussi bien aux producteurs qu'aux distributeurs, a mis en évidence que la dénomination de vente ne respecte pas toujours la réglementation, notamment en ce qui concerne l’utilisation de dénominations définies. Elle s'intéresse aussi aux mentions obligatoires, souvent incomplètes voire absentes des étiquettes. « Ces mentions sont parfois indiquées à l’aide d’abréviations difficilement compréhensibles pour le consommateur ou sous des formes pouvant porter à confusion. Les mentions obligatoires sont souvent partiellement retranscrites lors de l’étiquetage des produits préemballés par les enseignes de distribution », indique la DGCCRF.
Des oublis sur les signes de qualité ont aussi été constatés. Illustration avec le symbole européen AOP ou IGP qui est régulièrement passé aux oubliettes.

Des erreurs dans les indications de composition ont aussi été mises en avant sur les fromages vendus non préemballés où l’on retrouve souvent une absence d’indication du traitement thermique du lait et du pourcentage de matière grasse. L’enquête a relevé la mise en avant récurrente de la durée d’affinage sur les étiquettes. « Cette dernière prend parfois en compte une phase de congélation ou un stockage en chambre froide. Or, cette mention doit correspondre à la durée d’affinage réel en cave », observe la DGCCRF. Dans le cas de fromages au lait de mélange, l’étiquetage du pourcentage de chaque lait est souvent incorrect. De même, le pourcentage d’humidité des fromages blancs frais est régulièrement oublié. On trouve aussi des manquements en ce qui concerne l’indication du traitement thermique et les informations relatives aux allergènes (comme le stipule le règlement Inco n°1169/2011).

Au total, 2 600 contrôles et 180 prélèvements ont été réalisés auprès de 1 028 établissements. L'enquête a été réalisée auprès des producteurs (fromageries industrielles, affineurs et producteurs locaux) et des distributeurs (commerce de détail alimentaire, crèmeries et détaillants, exploitations fermières, marchés locaux, restaurants et traiteurs). Suite à la publication des résultats, la DGCCRF a annoncé que la pression de contrôle devait se poursuivre afin de maintenir un niveau d’information suffisant pour les professionnels, comme pour les consommateurs.