Le 21 février 2023, l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) a publié deux avis scientifiques en lien avec le bien-être des poules pondeuses et des poulets de chair dans les élevages. « Nos experts ont évalué les systèmes d'élevage utilisés dans l'Union européenne et ils ont identifié les dangers auxquels les volailles sont exposées et les conséquences associées pour leur bien-être », explique l’organisme. Ces évaluations couvrent l'ensemble du cycle de production, de la reproduction et de l'élevage des jeunes oiseaux à l'élevage des poulets de chair et des poules pondeuses. Elles font suite à un bilan de qualité de la législation, publié le 4 octobre 2022 par la Commission Européenne et qui fait le point quant à la pertinence et l’efficience des règles appliquées dans tous les Etats membres en matière de bien-être animal.
Les deux documents décrivent des outils permettant d’évaluer le bien-être des oiseaux en se basant sur les réponses des animaux. Ils proposent des moyens pour prévenir ou atténuer les conséquences négatives qu’ils ont identifiées pour le bien-être animal. Les scientifiques émettent des recommandations et conseils relatifs à l'espace alloué aux animaux, la densité, l'éclairage, la poussière, le bruit, la litière et les structures telles que les plates-formes surélevées. Ils abordent également certaines questions spécifiques avancées dans l'initiative citoyenne européenne « Pour une nouvelle ère sans cages ».
Étayer la révision de la législation de l'UE
La Commission européenne a sollicité ces avis scientifiques dans le cadre de sa stratégie de la ferme à la table (F2F). Ils constitueront le fondement scientifique pour appuyer la révision en cours de la législation de l'Union européenne sur le bien-être des animaux. Une proposition législative est attendue pour le second semestre 2023.
L'Efsa a déjà publié précédemment un avis scientifique sur le bien-être des porcs d'élevage, ainsi que cinq autres avis sur le bien-être des animaux d'élevage pendant le transport. Nos scientifiques mettent également la dernière main aux travaux sur les évaluations portant sur le bien-être des veaux d'élevage, des vaches laitières, des canards, des oies et des cailles.
Un risque de fausser la concurrence à l’international
Des avis qui ne rassurent pas la filière avicole française, qui vient de traverser une année de crise continue, liée pour grande partie à l’épizootie intense d’influenza aviaire. L’interprofession sollicite le Gouvernement pour qu'il s'oppose à des contraintes supplémentaires imposées par l’Union européenne dans des délais irréalistes, sur le bien-être animal ou l’empreinte environnementale, faussant la concurrence à l’international. « Les nouvelles exigences qui pourraient voir le jour sur le transport, l’abattage des animaux ou sur l’élevage en lui-même (réduction des densités, etc.) seraient catastrophiques au regard du déficit de compétitivité actuel de la filière, d’autant plus que dans le même temps, de haut responsables européens se disent prêts à conclure l’accord avec le Mercosur, qui mettrait une nouvelle fois encore plus les éleveurs de volailles en concurrence déloyale avec les éleveurs du Brésil », estime l’interprofession des volailles de chairs (Anvol).