Qualité
Campylobacter : quelles évolutions réglementaires ?
Première cause des infections entérobactériennes avec les salmonelles, Campylobacter est aujourd’hui l’un des pathogènes les plus recherchés dans les élevages. Avec 240 000 cas de campylobactérioses recensés chaque année dans le monde, il s’agit de la première zoonose répertoriée. Particularité de cet agent bactérien, il est pathogène pour l’homme mais peu pour les animaux. Ainsi, on estime que 40 à 100% de la viande de volaille est contaminée par Campylobacter à l’abattoir, notamment lors de l’étape d’éviscération. Fait plus inquiétant encore, le pathogène semble présenter une résistante de plus en plus importante aux quinolones, des antibiotiques utilisés dans les élevages.
A l’heure actuelle, il n’existe pas de critères microbiologiques pour Campylobacter dans les denrées alimentaires, le pathogène étant thermolabile, il est détruit à la cuisson, ce qui limite le risque de contamination humaine. « La directive 2003/99/EC prévoit sa surveillance dans les filières animales afin de limiter l’apparition de zoonoses », explique toutefois Milly Leblanc Maridor maître de conférences à Oniris Nantes, lors d’une conférence sur les pathogènes organisée par ThermoFisher Scientific. En France, aucun plan national de contrôle n’a encore été recensé. Néanmoins, des actions correctives pour les lots les plus contaminés par l’agent pathogène ont été mises en œuvre dans les abattoirs.
A l’échelle de la Communauté européenne, les critères microbiologiques d’hygiène des procédés à l’abattoir pourraient sensiblement évoluer. Ils cibleraient dans un premier temps principalement le traitement des carcasses de volailles. L’idée serait ensuite de mettre en place davantage d’actions correctives à toutes les étapes de la chaîne.
En France, le facteur de risques de contamination est très élevé dans les élevages de volailles. « Dès que les animaux sont élevés en plein air, la prévalence à Campylobacter est de 100% », indique Milly Leblanc Maridor. D’autres études ont mis en évidence la présence du pathogène dans les élevages porcins, suite à l’étude du microbiote intestinale des animaux. « Un portage intestinal a été retrouvé sur 100% des porcs testés. La contamination a lieu à l’abattoir, au moment de l’étape d’éviscération », explique Milly Leblanc Maridor. Des cas de contaminations humaines à Campylobacter liés à la consommation de lait cru ont également été répertoriés.