Campylobacter est la première cause de gastroentérite humaine d’origine bactérienne en Europe. La bactérie peut être transmise à l’Homme via les aliments ou par contact direct avec les animaux naturellement porteurs sans être malades, en particulier les volailles. Une première expertise publiée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) en 2011 avait conclu qu’une réduction de la quantité des bactéries chez les animaux vivants permettrait une baisse significative des cas chez l’Homme. À la demande de la Commission européenne, un groupe d’experts de l’Efsa a réévalué le risque de transmission de Campylobacter en intégrant de nouvelles données. « Pour l’instant, les stratégies de contrôle dans les élevages, comme la vaccination ou l’ajout d’additifs dans l’alimentation, sont toujours en phase d’essai », précise Marianne Chemaly, cheffe de l’unité Hygiène et qualité des produits avicoles et porcins, au laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort de l’Anses, qui a dirigé le groupe d’experts.
Une réévaluation à la baisse de l’impact des mesures en élevages
Selon les résultats de ces travaux, une division par 1 000 du nombre de bactéries par gramme de matière fécale dans les intestins des volailles réduirait le risque de contamination de l’Homme de (seulement) 54 %, contre au moins 90 % estimés dans l’avis de 2011. « Il n’empêche que le contrôle au niveau des élevages reste une étape importante : moins un animal sera porteur de bactéries, moins il y aura de risque de contamination de la viande », estime la scientifique.
Ces résultats sont aussi l’occasion de rappeler que tous les stades de production de viande sont des leviers pour limiter la contamination par Campylobacter : depuis l’abattoir avec le refroidissement des carcasses, en passant par la distribution avec la mise sous emballage, jusqu’aux consommateurs. « Quand on découpe de la viande de poulet crue chez soi, il y a un risque que les bactéries se déposent sur les accessoires de cuisine. Il est donc important de bien les nettoyer à l’eau et au savon avant de les réutiliser. Et bien sûr ne pas oublier de se laver les mains ! », rappelle Marianne Chemaly.