Chaque année en France, près de 9 millions de tonnes de denrées alimentaires sont gaspillées. Ce gaspillage représente un prélèvement inutile de ressources naturelles, tel que les terres cultivables et l’eau ainsi que des émissions de gaz à effet de serre qui pourraient être évitées. Le gouvernement a fixé, dans la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), l’objectif de réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025 pour les secteurs de la distribution et de la restauration collective, et d’ici 2030 pour la consommation, la production, la transformation et la restauration commerciale. Pour accompagner et mobiliser ces secteurs, le label national « anti-gaspillage alimentaire » a été lancé le 1er mars 2023 à l’occasion du Salon international de l’agriculture.
Encourager et distinguer les acteurs
Ce nouveau label national, élaboré par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, l’Ademe et l’Afnor Normalisation, a pour but d’encourager et de distinguer les acteurs de la chaine alimentaire qui, par leurs efforts de sensibilisation et de formation du personnel, parviennent à réduire sensiblement leur gaspillage alimentaire. Le premier secteur concerné est la distribution, en particulier les grandes et moyennes surfaces, les grossistes et les métiers de bouche (boucherie, boulangerie, primeur, etc.). Ces établissements pourront être labellisés individuellement, pour une durée de trois ans, grâce à des critères communs approuvés par un arrêté en date du 28 février. Suivra, dans une deuxième phase, un référentiel dédié aux secteurs de la restauration collective et commerciale, puis pour les secteurs de la restauration collective et commerciale, et enfin pour les industries agroalimentaires.
Une reconnaissance des actions de prévention et de valorisation
Les magasins et établissements du secteur de la distribution pourront être labellisés sur la base de leur performance en matière de gaspillage depuis l’achat jusqu’à la commercialisation des denrées alimentaires et au don. Il reconnaît notamment les actions de prévention (gestion des achats et des stocks) et de valorisation des produits (gestion des invendus). Le label garantit aussi que chaque magasin labellisé atteigne un taux de performance ambitieux dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Les établissements et les magasins labellisés pourront apposer sur leur devanture le logo du label, qui sera assorti d’une étoile pour l’engagement dans la démarche, de deux étoiles pour la maîtrise et de trois étoiles pour l’exemplarité en fonction du taux de réduction de gaspillage atteint et des pratiques de lutte contre le gaspillage mises en œuvre.
Un cycle vertueux pour réduire le gaspillage de 50 % d'ici 2025
« Il est évident que ce n’est pas un acteur unique qui va permettre de lutter seul contre ce gaspillage. Une action coordonnée sur l’ensemble de la chaine de valeur est indispensable. Le ministère a fait le choix de s’appuyer sur la normalisation, donc sur Afnor, pour mobiliser rapidement les différents acteurs et co-construire avec eux un premier référentiel à destination des distributeurs de produits alimentaires. Un effort qui a rassemblé plus de 40 acteurs ! Nous souhaitons désormais que ce référentiel facilite un cycle vertueux de distribution et de consommation », souligne Olivier Peyrat, directeur général du groupe Afnor.
Too Good To Go, membre actif du groupe de travail, a contribué à l’élaboration de la grille d’audit aux côtés d’acteurs de la grande distribution, d’entreprises, d’associations et d’organismes certificateurs. « Avec pour ambition de réduire de 50 % le gaspillage alimentaire d’ici à 2025, ce label valorise les actions des distributeurs et permet aux consommateurs d’y voir plus clair pour choisir en connaissance de cause un magasin qui agit concrètement au quotidien. Nous sommes convaincus du besoin d’avoir des certifications externes, à l’instar du label B Corp, qui soient reconnues par tous et crédibles afin de légitimer les stratégies et valoriser les bons résultats obtenus », estime l’entreprise experte du gaspillage alimentaire.
