La crise du Covid-19 a largement perturbé le marché de l’alimentaire en France. Outre le boom du drive et l’effondrement de la restauration pendant le confinement, de nouvelles tendances ont émergé. Des opportunités sur lesquelles il est possible de capitaliser à court et moyen terme selon Mintel. Dans un webinaire, le cabinet de conseil pointe trois exemples.
Les aliments qui stimulent l'immunité
Le premier est l’intérêt grandissant des consommateurs pour les produits stimulants l’immunité. « Pendant le confinement, 33% des Français ont déclaré que le Covid-19 les avait encouragés à ajouter des nutriments qui renforcent leur système immunitaire. Nos compatriotes ont aussi une bonne compréhension des ingrédients capables de l’améliorer : 58% citent la vitamine C et 48% font le lien avec des produits fermentés. Enfin, 54% des personnes interrogées estiment que les ingrédients botaniques (herbes, épices) ont des vertus médicinales », illustre Caroline Roux, analyste chez Mintel. A noter, ce sont surtout les 16-34 ans qui vont avoir tendance à rajouter des nutriments pour doper l’immunité. Mais c’est aussi cette génération qui sera la plus touchée financièrement par la crise économique qui se profile. Selon Mintel, les marques auraient donc plus intérêt à cibler les plus de 50 ans, moins fragiles financièrement mais tout aussi attentifs aux problématiques santé. Ils vont davantage prendre en considération l’impact de leur alimentation sur l’apparition de diabète, obésité… qui sont facteurs de risques d’aggravation d’infection. « Il est aussi possible de viser les plus de 50 ans sans pour autant marketer comme tel les produits, en lançant par exemple des aliments qui prennent soin de la vue », avance l’analyste.
Le déjeuner de télétravail
Autre opportunité : le changement d’habitudes dû au Covid-19. Un nouveau moment de consommation émerge : le déjeuner de télétravail. Les salariés ne vont plus acheter leur repas à la boulangerie ou au restaurant, mais vont plutôt prévoir un plat à consommer plus tard dans leurs courses au supermarché. Cela concerne l’industrie des plats préparés, du traiteur frais ou surgelé, mais aussi des boissons : thé, café, boissons fonctionnelles... Dans ce domaine, Caroline Roux voit deux options : les boissons stimulantes avec caféine ou vitamines ou au contraire, les produits à visée relaxante comme les adaptogènes ou les fleurs type camomille, lavande…
Le luxe abordable
Enfin, les crises économiques sont souvent corrélées aux lancements de produits de « luxe abordable ». « Lors de la précédente récession, certains aliments ont eu beaucoup de succès. On a observé le lancement de mini-magnum, de yaourt aromatisé au champagne… Ils n’étaient pas vendus plus cher, mais les consommateurs les voyaient comme de petits plaisirs à s’offrir de temps à autre », pointe l’experte de Mintel.
Outre ces trois opportunités, l’analyste confirme aussi la tendance du local, exacerbé avec la crise, de même que le végétal. Quant à la réduction du plastique, elle est devenue temporairement moins prioritaire : pour des questions sanitaires, les consommateurs ont préféré revenir à des emballages qui protègent complétement le produit. 46% des Français ont déclaré qu’ils considéraient l’hygiène plus importante que la diminution des emballages plastique. Cependant, ils ont aussi compris que leur mode de vie avait un impact réel sur l’environnement. Une fois la menace du Covid-19 passée, on peut supposer que cette problématique du développement durable reprendra une forte importance. Point positif : le confinement a encouragé 63% des Français à moins gaspiller à la maison.