Des propositions pour l’avenir des centres techniques
La loi d’orientation agricole 2006 a clarifié le paysage des centres techniques agroalimentaires, en instaurant le système de labellisation-qualification en ITAI (Instituts techniques agro-industriels). Depuis, l’Actia joue le rôle de structure nationale de coordination de ces instituts. A ce titre, elle a signé en avril une convention d’objectifs avec le ministère de l’Agriculture fixant le cadre opérationnel des missions d’intérêt général mises en œuvre par les quinze instituts qualifiés ITAI* pour la période 2014-2020. Une signature placée par l'Actia, sous le signe de la compétitivité, avec "l'innovation, la recherche et le transfert technologique positionnés comme un atout de cette reconquête", déclare Laurent Spanghero, président de l'Actia.
Ce contrat d’objectifs n’est pas assorti d’un contrat de moyens, mais donne les indicateurs de performance au ministère de l’Agriculture, qui attribue chaque année des dotations aux ITAI, notamment à travers l’animation des réseaux mixtes technologiques (RMT) et la participation aux unités mixtes technologiques (UMT). Quatre grands domaines thématiques sont au programme : sécurité sanitaire des aliments, qualités des aliments, performance industrielle et développement durable.
Retrouvez le détail de ce cadre opérationnel dans notre numéro de mai, p.18.
Le budget alloué par l’Etat sera-t-il mis à l’épreuve par le plan d’économies du gouvernement Valls ? Il est encore trop tôt pour le dire. Dans un livre blanc, l’Actia fait trois propositions pour sécuriser l’avenir. La première est de renforcer les dotations du ministère de l’Agriculture aux UMT et RMT, les deux outils opérationnels créés en 2006. Autre demande, revenir à un programme national incitatif de recherche technologique agroalimentaire, avec appels à projets annuel, dans la lignée des programmes Aliment, Aliment demain et Aliment-Qualité-Sécurité des années 90. « En 2005, l’ANR a tiré vers le haut la qualité des programmes scientifiques, mais on a aussi besoin de programmes moins ambitieux ayant des résultats plus immédiats pour les entreprises », analyse Didier Majou, directeur de l’Actia. Enfin, l’association demande à ce que soit doublée l’assiette du crédit impôt recherche pour les entreprises qui engagent des prestations de recherche avec un ITAI, comme c’est le cas actuellement avec un organisme de recherche publique.
7 à 8 instituts de taille européenne d'ici dix ans
Dans un contexte contraint, « on ne peut pas se permettre l’empilement de structures et la dispersion, il faut garder les structures les plus efficaces et les fédérer tant au niveau national que régional », souligne Didier Majou. Atteindre cette taille critique à l’instar de Campden au Royaume-Uni ou de TNO aux Pays-Bas passe par des regroupements. « Dans une dizaine d’années, il faut que nous ayons sept à huit instituts de taille européenne », indique-t-il. La dernière évolution date de janvier 2013. Actilait et Adria Normandie ont alors fusionné pour créer Actalia, spécialiste du lait, de la sécurité sanitaire et de la nutrition, un institut fort de 200 collaborateurs. D'autres projets de ce type sont en cours de préparation.
Parallèlement, des rapprochements au niveau régional apparaissent pertinents, alors même que les régions sont amenées à prendre de plus en plus de pouvoir technique et financier. C’est ainsi que, par exemple, les centres techniques bretons sont en train d’imaginer une fédération régionale.
Les quinze ITAI :
- Actalia (Lait et sécurité des aliments)
- Adiv (Viande)
- Adria Développement (Sécurité des aliments-Nutrition)
- Aérial (Sécurité des aliments – Nutrition)
- Arvalis (Céréales)
- BNIC (Cognac)
- Céva (Algues)
- CTCPA (Conservation)
- CVG (Agro-industries)
- IFBM (Malt-Bière)
- IFIP (Charcuterie)
- IFPC (Cidre)
- IFV (Vin)
- Iterg (Corps gras)
- LNE (Emballages)