Les pays pro Nutri-Score s’allient pour peser à l’échelle européenne

1 mars 2021 - Pierre Christen - Amélie Dereuder

La France et les autres pays ayant adopté le système graphique comme référence pour l’étiquetage nutritionnel complémentaire se sont alliés pour faire gouvernance commune. Une façon d’inciter la Commission européenne à le rendre obligatoire en face avant des emballages.

Sept pays (Belgique, France, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne et Suisse) ayant déjà adopté le Nutri-Score comme système d’étiquetage nutritionnel simplifié (d’apposition volontaire) ont mis en place un mécanisme de coordination transnationale pour faciliter son utilisation sur la face avant des emballages

Un effort de concertation et de co-construction, qui pourrait servir de socle à une utilisation harmonisée à l’échelle européenne. Et qui intervient à un moment clef, la Commission européenne étant en train de préparer le terrain à un cadre réglementaire imposant un système nutritionnel graphique simplifié en face avant des produits alimentaires. A travers l’accord général signé entre eux, les sept pays concernés soulignent combien le Nutri-Score « est un outil précieux qui peut aider les consommateurs à faire des choix sains. Le système le plus performant pour les aider à comparer les valeurs nutritionnelles au sein d'un groupe d'aliments et entre groupes d'aliments similaires ».

Faciliter le déploiement du Nutri-Score

« Cette gouvernance a pour but de faciliter le déploiement du Nutri-Score grâce au partage d’expérience des premiers pays engagés avec les nouveaux arrivants », indique Anne-Juliette Serry, responsable de l'unité alimentation et activité physique à Santé publique France, dans une communication publiée sur le site Internet de l’établissement public.

Concrètement, un comité de pilotage et un comité scientifique ont été créés pour gérer les efforts collectifs.

Le comité de pilotage, où siège les membres des pays engagés, compte deux membres par pays. « L’objectif de ce comité est de coordonner le déploiement du Nutri-Score au niveau européen, à la fois sur les questions d’enregistrement des exploitants, du suivi du déploiement, de la gestion de la marque Nutri-Score et également autour des enjeux de promotion du dispositif », explique Anne-Juliette Serry.

Le comité scientifique, constitué d’experts indépendants des pays engagés, vise, quant à lui, à étudier les évolutions possibles de l’algorithme du Nutri-Score avec deux objectifs principaux :

- s’assurer que l’algorithme intègre les dernières connaissances scientifiques ;

- étudier les demandes de mise à jour du Nutri-Score (transmises par le comité de pilotage).

Un rôle d’autant plus important que des critiques émergent périodiquement dans la sphère médiatique quant à la pertinence du Nutri-Score, qui, rappelons-le, reflète le profil nutritionnel d’un aliment, sans prise en compte de sa fréquence de consommation ni de la portion ingérée.

Un successeur à Santé Publique France

Point d’orgue de cette mobilisation pro Nutri-Score : le transfert de la gouvernance, de la propriété intellectuelle et des autres droits de Santé Publique France vers un « successeur ». Pour l’heure, le logo nutritionnel reste la propriété de l’administration française. Les sept pays vont s’accorder pour désigner un organisme successeur, de préférence, établissent-ils, une association internationale à but non lucratif de droit belge, ou toute autre forme comme par exemple un GIE (Groupement d’intérêt économique).

Pour rappel, la France a développé et adopté le Nutri-Score en octobre 2017. Par la suite, la Belgique a choisi le Nutri-Score en avril 2018, l'Espagne a annoncé son intention d’utiliser ce système en novembre 2018, l'Allemagne et la Suisse en septembre 2019, les Pays-Bas en novembre 2019 et le Luxembourg en 2020.

Process Alimentaire - Ateliers de l'Emballage

LES ATELIERS DE L'EMBALLAGE

Participez à cet événement organisé par Process Alimentaire le mardi 12 octobre 2023 à Rennes. Une journée d’échanges et de débats pour faire un état des lieux avec experts et acteurs clés du secteur.
Le thème de cette édition : Recyclage et Réemploi - Quelles pistes pour avancer ?

Inscription en ligne