Législation

Scoring nutritionnel : Marisol Touraine suscite l’ire de l’Ania

30 mars 2015 - Pierre Christen

Malgré l'opposition des industriels de l'agroalimentaire, Marisol touraine s'oriente vers l'adoption d'un code graphique à la façon des trafic lights anglais.

Depuis l’été dernier et les déclarations de Marisol Touraine, ministre de la Santé, en faveur d’un nouvel étiquetage nutritionnel établi sur le modèle d’une notation (ou scoring) par code couleur, le secteur agroalimentaire était suspendu à l’hypothèse qu’un dialogue soit ouvert sur le sujet.

Ce n’est pas faute d’interpellation, mais rien n’avait bougé… Il a fallu donc que l'article 5 du projet de loi relatif à la santé, qui prévoit justement ce principe de l’affichage volontaire d’une représentation graphique ou symbolique de l’information nutritionnelle, soit en cours de discussion à l’Assemblée Nationale pour qu’enfin un premier retour soit effectué.

Dans un communiqué envoyé le 26 mars, Marisol Touraine annonce en effet avoir installé un groupe de concertation afin de préparer la mise en œuvre de cet étiquetage. Le groupe associe des distributeurs, des industriels, des associations de consommateurs et des scientifiques. Plusieurs réunions seront organisées ces prochains mois afin d’aboutir d’ici le mois de juillet à une recommandation de portée nationale proposant un modèle graphique unique.

"Un simulacre de dialogue"

Une déclaration qui a suscité l’ire de l’Ania, qui dénonce « le simulacre de dialogue ». L’association porte-parole du secteur agroalimentaire déplore « la précipitation dans laquelle la réunion a été organisée et surtout l’absence de vrai dialogue, et même un passage en force pour imposer un étiquetage simpliste et stigmatisant ». D’autant que le communiqué de la Ministre a été envoyé avant la fin de la dite réunion… On a vu mieux comme volonté de concertation. Mais les mauvaises langues se rappelleront qu’Emmanuel Macron avait aussi péché par anticipation en envoyant le communiqué déclarant son projet de loi éponyme adopté, avant même le vote…

Surtout, comme redouté, la ministre défend l’idée d’une représentation reposant sur un logo et un code couleur facilement reconnaissable, sur le modèle de la proposition du Professeur Serge Hercberg.

Ce à quoi les différents représentants du secteur agroalimentaire s’opposent vivement, et cela depuis les premières déclarations de la ministre.

Pour l’Ania, le premier secteur industriel français n’est pas écouté, ni entendu mais au contraire stigmatisé. « On ne rattrape pas deux ans de silence et de manque de considération avec une réunion improvisée de trois heures. La concertation nécessite de la préparation. Nous avons toujours été favorables à l’idée de poursuivre le travail d’amélioration de l’information des consommateurs et avons publiquement affirmé notre opposition aux dispositifs reposant uniquement sur un code couleurs », a déclaré Jean-Philippe Girard, président de l’Ania.

Process Alimentaire - Offres d'abonnement

AU CŒUR DE L’ INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE

● Une veille complète de l’actualité du secteur agroalimentaire
● Des enquêtes et dossiers sur des thèmes stratégiques
● Des solutions techniques pour votre usine

Profitez d'une offre découverte 3 mois