Emballage

Allonger la DLC avec un emballage actif aux huiles essentielles

29 mai 2017 - Karine Ermenier

L'enjeu du projet Nanopack est important car il vise à réduire le gaspillage alimentaire qui s'élève, selon les Nations Unies, à un tiers des aliments produits dans le monde en 2015.

Nanopack est le nom du projet développé par Ester Segal à l'université du Technion en Israël. Celui-ci a obtenu en janvier dernier un financement de 7,7 millions d'euros dans le cadre du programme européen Horizon 2020. Ce projet est soutenu par un consortium de 18 partenaires du monde de l'industrie et de la recherche provenant de 11 pays différents, dont la France. Il a pour objectif de développer d'ici trois ans un emballage antimicrobien de nouvelle génération qui permette de limiter la dégradation des denrées alimentaires liée à la présence de micro-organismes. Son principe repose sur l'introduction de nanomatériaux dans un polymère plastique qui, sans migrer dans les aliments, délivreront petit à petit des huiles essentielles aux propriétés antimicrobiennes et antifongiques. Ces huiles essentielles devront avoir obtenu, au préalable, l'assentiment de l'Union Européenne.

Une alternative aux nanoparticules d'argent

"Il existe déjà des matériaux utilisés pour le conditionnement ayant des propriétés anti-microbiennes. Notamment ceux constitués de nanoparticules d'argent qui présentent par ailleurs des propriétés antifongiques mais aussi anti-levures et anti-virales, indique Samuel Cousin, post-doctorant à l'Institut Weizman à propos de ce projet. Cependant, ces matériaux font l'objet d'un fort contrôle de la part des Etats-Unis et de l'Union Européenne en raison des risques encore trop méconnus en cas de libération de ces particules dans nos aliments."

L'enjeu du projet est important car il vise à réduire le gaspillage alimentaire qui s'élève, selon les Nations Unies, à un tiers des aliments produits dans le monde en 2015. Sur ce pourcentage, un quart de la nourriture serait jetée en raison d'un stockage défectueux ou d'un endommagement pendant le transport. En plus d'être actif, ce nouveau film plastique devra donc être résistant.

A ce jour, la majeure partie des emballages actifs commercialisés en France reposent sur l'usage d'absorbeurs d'oxygène, d'humidité et de dioxyde de carbone, soit positionnés dans des sachets dans les emballages, soit intégrés aux films. Le recours aux nanomatériaux est encore très peu fréquent dans la mesure où leur définition ne bénéficie pas encore d'harmonisation à l'échelle européenne. Seul leur étiquetage a été réglementé par un arrêté datant du 5 mai dernier.

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