Alors qu'il gagne de l'audience en Europe, le Nutri-Score est de plus en plus plébiscité par les consommateurs et les industriels en France, son pays d'origine. Oqali, l’Observatoire de l’alimentation conduit par l’Inrae et l’Anses, a fait le point sur sa mise en œuvre et ses évolutions. L’organisme a compilé les informations envoyées par 226 industriels et distributeurs au 6 juin 2020, ce qui représente 24 553 références. 89 % des produits porteurs du Nutri-Score sont vendus en grandes et moyennes surfaces, les autres sont commercialisés via les restaurants, les artisans, etc. Sur les 21 957 produits disponibles en GMS, 68 % (environ 15 000 références) correspondent aux produits transformés suivis par Oqali, le reste concernant des produits bruts (légumes, huiles…).
Marques nationales et MDD : deux stratégies différentes
Oqali a relevé qu’il y a autant de références avec le Nutri-Score en rayon qu’en e-commerce (15 018 contre 14 042). Une évolution majeure depuis l’an dernier, un dernier rapport mentionnant 12 136 produits vendus en e-commerce contre 5 451 emballages porteurs du logo dans les linéaires. Les marques ont d'abord initié leurs stratégies sur les sites de e-commerce et, comme attendu, l'ont concrétisée dans les rayons.
Les notes apparaissant sur les produits des marques nationales sont plus positives que celles affichées par les MDD : 48 % de leurs produits portent un A et 25 % un B. Les notes C et D représentent respectivement 16 et 10 % des références. Pour comparaison, les produits du hard discount obtiennent 27 % de A, 21 % de B, 23 % de C et 18 % de D. Les marques de distributeurs comptent 23 % de produits A, 14 % de B, 21 % de C et 27 % de D. Bien entendu, cela ne signifie pas que les marques nationales ont, dans leur globalité, de meilleurs profils nutritionnels que les MDD. Cette différenciation s'explique aisément. Selon les auteurs du rapport, les marques nationales ont la volonté de commercialiser des produits bien classés (notes A et B principalement). Tandis que les distributeurs apposent le Nutri-Score sur l’ensemble des catégories de produits qu’ils commercialisent, ce qui implique que les différentes classes sont réparties de façon plus homogène.
Plus de catégories concernées
L’Oqali pointe également des évolutions dans les catégories porteuses du Nutri-Score, qui se sont diversifiées en grande distribution. Le rapport de 2019 montrait que c’est dans le domaine des plats préparés que le Nutri-Score était le plus souvent présent (avec 25 % des références) suivi des produits traiteurs frais (11 %), des jus et boissons (8 %) et des produits laitiers frais et assimilés (8 %). En 2020, des produits traiteurs frais prennent la tête (7 %), suivis des produits laitiers frais (6 %) et des plats cuisinés frais (6 %).
Les catégories les mieux notées sont les compotes (93 % de A), les conserves de fruits (62 % de A), les sauces chaudes (59 %), les plats cuisinés appertisés (54 %). A contrario, les moins bien classées sont les sirops à diluer (86 % de E), les chocolats (57%), les biscuits et gâteaux (49 %) et les charcuteries (39 %).
Ces données restent à prendre avec des pincettes. Comme le pointe Oqali, seules 57 % des entreprises inscrites ont transmis leurs informations, et 7% des données, qui sont déclaratives, n’étaient pas conformes…