Ingrédients

Pas d'intérêt nutritionnel pour les édulcorants intenses, selon l'Anses

26 janvier 2015 - Amélie Dereuder

Selon l'Anses, la consommation des édulcorants intenses n'apportent aucun bénéfice par rapport au contrôle du poids, à la glycémie chez les diabétiques, ou à l’incidence du diabète de type 2. Crédit photo :© Monika Wisniewska - Fotolia

Dans son avis de janvier 2015, l'Anses expertise l'intérêt nutritionnel des édulcorants intenses (aspartame, extraits de Stévia, sucralose, acésulfame K... ) Utilisés pour remplacer le sucre et réduire la charge calorique des produits alimentaires, certains ont fait l'objet de polémiques, comme l'aspartame. D'autres ont le vent en poupe, comme les extraits de Stévia. Il est ressorti de l'avis qu'il n'y a aucun bénéfice à la consommation de ces ingrédients par rapport au contrôle du poids, à la glycémie chez les diabétiques, pour réduire l’incidence du diabète de type 2 ou au risque d'accouchement prématuré.

Pour justifier cette conclusion, l’Anses met en évidence le manque de données pertinentes sur les bénéfices de la consommation d’édulcorants, alors qu'ils sont déjà largement utilisés. En particulier, les populations spécifiques telles que les femmes enceintes, les enfants, les sujets diabétiques, et les consommateurs réguliers n’ont pas fait l’objet de suffisamment de travaux. Par conséquent, même dans un objectif de réduction de la consommation de glucides, l'Agence ne recommande pas d'encourager la substitution des sucres par des édulcorants intenses par une politique de santé publique.

Pas de risques à la consommation

En réaction à cet avis, l’Association Internationale pour les Édulcorants (ISA) a déclaré regretter que l’utilité des édulcorants en substitution du sucre – au-delà de la problématique de perte du poids – n’ait pas été davantage prise en compte par l’Anses. A ce sujet, Hervé Nordmann, président du comité scientifique de l’ISA, répond: « Nous ne considérons pas les édulcorants comme des produits miracles mais leur utilisation encadrée, au sein d’un régime par exemple, se révèle tout à fait utile. » Cependant, l'association s'accorde avec l'Anses pour prôner la poursuite des études scientifiques.

Plus positivement, l'Anses a reconnu que les éléments scientifiques ne permettent pas non plus d’établir de lien entre la consommation des édulcorants et l’habituation au goût sucré, ni de lien avec des risques accrus de diabète ou de cancers. De plus, les produits mis sur le marché sont soumis à une évaluation des risques dès le début, ils sont donc déclarés sûrs pour la consommation.

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