Qualité
Étiquetage : E.Leclerc publie les premiers résultats du Nutri Mark
L'enseigne E.Leclerc vient de publier les premiers résultats de son système d'étiquetage nutritionnel simplifié « Nutri Mark », calqué sur les modèles australien et néo-zélandais, et testé sur plus de 3000 références Marque Repère en drive qui a été mis en place en mai 2016 (lire Article du 23 mai 2016). L'objectif était d'aider les consommateurs à faire les bons choix pour avoir une alimentation équilibrée. Pour dresser un premier bilan, une étude de comportement d'achat a été menée en analysant les paniers d'achat des clients de 84 drives.
Trois enseignements principaux
Les résultats montrent que les clients des drives sont intéressés par Nutri Mark qu'ils considèrent comme un système simple et facile à utiliser. Avant l'expérimentation, une première enquête avait été réalisée en juin 2016 auprès d'un échantillon représentatif de 2304 clients des 84 drives « pilotes » afin d'évaluer leur niveau d'intérêt et compréhension du système. La grande majorité des clients interrogés ont indiqué avoir une bonne compréhension du système et y voir un intérêt pour l'utiliser dans le choix de leurs produits, tout en précision que le prix restait leur premier critère d'achat.
Toujours d'après l'étude, les produits étiquetés « Nutri Mark » n'ont pas subi une baisse des ventes par rapport à des produits similaires non étiquetés. Ce qui montre que les consommateurs ne se détournent pas des produits même s'ils sont moins bien notés du fait de leur profil.
Enfin, un autre aspect de l'étude met en exergue une légère amélioration de la qualité nutritionnelle des produits achetés par les consommateurs « non défavorisés » et par les moins de trente ans.
Globalement, l'analyse des données ne montre donc pas de changement significatif des comportements d'achat. « L'expérimentation n'étant en vigueur que depuis le mois de mai 2016, ces premiers effets permettent d'envisager des impacts plus profond sur le long terme et sur l'ensemble de la population. Ils témoignent de l'intérêt manifesté par les consommateurs et de la bonne compréhension qu'ils ont de ce système d'étiquetage. A la condition d'accompagner l'étiquetage de campagnes de sensibilisation et d'éducation adaptées », indique l'enseigne.
L'expérimentation va se poursuivre, associée à des campagnes de sensibilisation et d'éducation. En attendant, Leclerc a pris l'initiative de partager les premières conclusions avec la Direction Générale de la Santé puis avec le Comité scientifique du suivi de l'expérimentation des autres systèmes sous l'égide du FFAS, ainsi qu'avec les Autorités australiennes, à l'origine du développement du système HSR (Health Star Rating) dont l'enseigne s'est inspirée.
Rappelons que la réglementation européenne permet aux États-Membres d’autoriser des systèmes graphiques d’étiquetage nutritionnel. Ceux-ci n’auront pas de caractère obligatoire. En France, la loi de santé publique votée en janvier 2016 prévoit un système unifié. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail (Anses) a jeté un pavé dans la mare il y a trois semaine en publiant un rapport au vitriol sur les systèmes d'informations destinés à simplifier l'étiquetage nutritionnel. Le comité d'une vingtaine d'experts, regroupant essentiellement des nutritionnistes et des épidémiologistes, conclut que la pertinence nutritionnelle de ces dispositifs n'est pas démontrée. En sachant que la décision finale doit être prise fin mars (Lire notre article A la Une du 20 février 2017).