Saisie en 2015 par les autorités, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vient de rendre sa copie sur l’exposition des consommateurs au Cadmium. L’élément trace métallique, majoritairement présent dans l’environnement et qui contamine les végétaux en pénétrant par les racines, est en effet reconnu comme cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction. Une fragilité du système osseux (déminéralisation) a également été mise en évidence suite à une exposition prolongée par voie orale.
Pour la réduire, l’agence a établi une nouvelle valeur toxicologique de référence de 0,35 microgramme de cadmium par kilogramme de poids corporel par jour, alors que l’Efsa avait fixé une dose hebdomadaire tolérable de 2,5 microgramme de cadmium par kilogramme de poids corporel. Ces nouvelles recommandations font suite à l’étude de l’alimentation totale française de 2011 qui a mis en évidence des dépassements de la valeur toxicologique de référence, en particulier chez les enfants. Ce qui expose les consommateurs à un risque sanitaire.
Pour réduire l’accumulation du cadmium dans les sols et son transfert vers les cultures et les eaux superficielles et souterraines, l’Anses préconise de réduire les niveaux de contaminations depuis l’épandage des matières fertilisantes sur le sol jusqu’à l’aliment, soit d’établir une concentration limite en cadmium dans les engrais minéraux phosphatés. Les experts recommandent que l’apport en cadmium par les engrais industriels ou les déchets utilisés pour fertiliser les cultures, n’excède pas un flux de 2 grammes de cadmium par hectare et par an. De plus, lorsque des engrais minéraux phosphatés sont utilisés, l’Agence recommande que leur concentration en cadmium dans le produit soit inférieure à 20 milligrammes de cadmium par kilogramme d’anhydride phosphorique, qui est le composant majoritaire des engrais minéraux phosphatés contenant l’élément trace métallique.
L’avis de l’Anses est disponible dans son intégralité ici.