Qualité
L’hépatite E placée sous surveillance
L’hépatite E est à présent reconnue comme une infection autochtone fréquente liée à une contamination alimentaire. D’après son dernier bulletin épidémiologique, Santé Publique France (ex-INVS) confirme une augmentation exponentielle des cas diagnostiqués en France entre 2012 et 2016 (9 vs 2 292). La contamination suite à la consommation de produits carnés contaminés crus ou insuffisamment cuits, en particulier à base de foie crue de porc, est suspectée. Pour rappel, le porc est l’un des principaux réservoirs du virus. De plus, en 2011, une étude nationale a mis en exergue que la prévalence pour ce virus dans les produits à base de foie de porc était de 3 % dans les foies séchés et de 30 % dans les spécialités corses figatelli.
Les données collectées par les laboratoires privés et le Centre national de référence mettent aussi en évidence une différence significative entre régions du Nord et les régions du du Sud, pour lesquelles un taux d’incidence plus élevé a été enregistré. Santé Publique France explique ces résultats aussi par une augmentation de la performance des tests sérologiques depuis 2010. Le Centre national de référence a de son côté renforcé en 2012 la surveillance de ce virus, qui, dans 68 à 86 % des cas, est asymptomatique. Les formes symptomatiques sont quant à elles similaires à celles de l’hépatite A.
Des recommandations pour les consommateurs
Ces nouvelles données font tout de même réfléchir l’Agence de santé publique à la mise en place d’une déclaration obligatoire, comme c’est le cas pour les toxi-infections d’origine alimentaire. « Des pistes seront explorées dès à présent pour assurer le suivi des tendances de l’incidence et de la circulation des génotypes impliqués », informe Santé Publique France. En attendant, elle recommande d’effectuer une cuisson à cœur à 71°C pendant vingt minutes afin d’inactiver le virus, comme le mentionne l’étiquetage obligatoire mis en place sur ces produits dès 2009.
Toutefois, les produits carnés ne sont pas les seules sources de contaminations suspectées : coquillages, légumes ou fruits ayant été en contact avec des eaux souillées sont également dans le viseur des agences de santé publique. Les contaminations manuportées, liées à la manipulation des carcasses, sont également dans le collimateur.