Export : "l'enjeu, c'est l'emploi"
Lundi 7 janvier 2013, Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, et Guillaume Garot, ministre délégué chargé de l’Agroalimentaire, se sont rendus en Bretagne pour saluer la mobilisation des entreprises et partenaires de l’export dans cette région où l’agroalimentaire représente 40% des exportations. Leur visite sur le site Triballat Noyal de Châteaubourg, spécialisé dans les produits ultra-frais et UHT à base de soja de marque Sojasun, leur a permis de faire le point sur les actions engagées pour dynamiser la filière agroalimentaire à l’international. Bonne élève, la société réalise 20 % de son chiffre d’affaires à l’export et se fixe l’objectif d’atteindre 50 % en 2020.
Rééquilibrer la balance commerciale
La filière agroalimentaire représente le 2ème excédent commercial de la France avec 12 milliards d’euros en 2011 et une hausse des ventes de 14% en un an. La France est cependant passée du second au cinquième rang mondial des pays exportateurs. « L’industrie agroalimentaire française perd des parts de marché dans les produits transformés, alors que c’est là que se trouve la valeur ajoutée, constate Nicole Bricq. Le commerce extérieur est le marqueur de tous les problèmes de compétitivité. Mon objectif est de rééquilibrer la balance commerciale », explique-t-elle.
« L’enjeu, c’est l’emploi, poursuit Guillaume Garot. Pour en créer, il faut vendre, et plus particulièrement à l’export. » Et la mission est de taille lorsque l’on sait que la demande mondiale pourrait croître de 25% à l’horizon 2022 et que la Chine devrait voir sa consommation de produits alimentaires augmenter de 10 % par an. Lancée en janvier 2013, « la banque publique d’investissement permettra, avec 500 M€ à débloquer, d’alléger la trésorerie des PME et entreprises intermédiaires qui veulent se développer à l’international », annonce Nicole Bricq.
Des formations spécifiques
Un autre objectif du plan à l’export, présenté lors du Sial 2012, est de mieux former les entreprises agroalimentaires et les services de l’Etat aux contraintes spécifiques d’audit et d’agrément sanitaire des pays tiers. Des formations spécifiques seront mises en place en 2013. Les premières sessions concerneront la zone Asie et seront déclinées dans 4 inter-régions (Lyon, Paris, Rennes, Toulouse). Guillaume Garot annonce par ailleurs la présentation à la mi-février d’un programme de formation pour revaloriser les métiers de l’agroalimentaire et attirer les jeunes pour garantir la croissance du secteur.
Créer une culture commune à l'export
Le ministère du Commerce extérieur a recensé 47 pays émergents où la population aspire à mieux se nourrir. Parmi lesquels la Chine, mais également l’Indonésie, le Vietnam, la Thaïlande ou la Birmanie pour ce qui est de l’Asie. Pour le continent africain, Nicole Bricq cite le Maghreb, l’Egypte et le Kenya, une plateforme commerciale qui se structure pour sécuriser les échanges. Pour « créer une culture commune à l’export pour l’ensemble des intervenants », Nicole Bricq et Guillaume Garot installeront le 14 janvier, un comité stratégique Asie, qui rassemblera entreprises, opérateurs et acteurs publics (ministères, régions etc.). Présidé par des représentants de la filière agroalimentaire, il a pour objectif d’apporter des réponses concrètes aux entreprises qui souhaitent exporter vers cette zone où la Chine devrait représenter à elle seule 30% de l’accroissement de la demande mondiale à l’horizon 2022. « Comme par exemple développer des synergies pour aider les petites structures à s’implanter là où de plus grandes sont déjà présentes ou mettre en place des outils pour passer outre les barrières sanitaires », illustre Nicole Bricq.
En fin de journée, les ministres ont participé à une table ronde avec une dizaine d’entreprises et les partenaires de l’export en région sur la mise en œuvre du plan d’action pour l’agroalimentaire à l’export. Cette rencontre a eu lieu dans les locaux du pôle de compétitivité Valorial à Rennes, une structure qui tient particulièrement à cœur à Nicole Bricq pour sa vocation de rassemblement des petites et grandes entreprises. « L’idée de portage est majeure : les PME avancent au côté et avec le soutien des grands groupes dans le domaine de l’export », conclut la ministre du commerce extérieur.