Comment évaluez-vous l'impact de la crise sur l'intérêt pour des produits alimentaires d'origine française ?
Florence Pradier : « Il y a trois facteurs qui ont favorisé l’origine France pendant la crise du Covid-19. L’export s’est arrêté et le marché s’est retrouvé bouleversé. Il fallait donc remplir les magasins pour éviter les ruptures et trouver des débouchés pour les productions promises à l’export. D’autre part, on a vu émerger des circuits courts et des solutions locales de système D mises en place par des agriculteurs. Enfin, les media ont beaucoup porté l’attention, et de façon positive, sur l’origine France. L’inquiétude de ne pas avoir à manger a donné un coup de projecteur sur toutes ces filières. Lors de la crise, les consommateurs ont vraiment pris conscience de l’importance de la souveraineté alimentaire et de la façon dont on souhaite s’alimenter. »
Les consommateurs ne vont-ils pas retourner à leurs habitudes d’achats au détriment de l’origine France ?
F.P. : « L’origine France n’est pas en péril, mais il faut beaucoup de volontarisme pour transformer l’essai. Nous sommes déjà revenus à un marché de compétition, avec des règles du jeu différentes entre la France et dans le reste du monde. Il y a encore de la pédagogie à faire pour que les consommateurs comprennent la différence entre les produits et que cela justifie quelques centimes de plus. Il faudrait donner plus d’écho à cette valeur invisible, c’est essentiel pour donner envie de consommer français. Si les consommateurs savaient, peut-être auraient-ils des arbitrages différents. »
A quel prix d'achat ?
F.P. : « C’est une bonne chose de faire du très haut de gamme, mais il faut aussi être capable d’être accessible à toute la population et de couvrir tous les besoins. La compétitivité et la productivité sont deux sujets sur lesquels nous travaillons au sein de la Coopération agricole. »
Pour en savoir plus, retrouvez notre enquête d’octobre 2020 "Innovation. Le futur est dans le pré".