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Boissons

Unijus se mobilise contre l’augmentation de la consommation des sodas au détriment des jus de fruits

La consommation de jus de fruits a chuté de 20 % en 5 ans, souvent au profit de boissons plates et gazeuses avec sucres ajoutés. « Une évolution préoccupante, alors que les jus sont essentiels dans l’apport en vitamines et autres nutriments pour les Français », estime Unijus qui en appelle aux pouvoirs publics pour prendre la mesure de la situation, notamment dans le cadre du prochain Programme national nutrition santé 2025-2030 (PNNS).
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  • Auteur : Christophe MENEUST
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Les ventes de jus de fruits (frais et ambiants) ont connu une diminution de 20 % des volumes entre 2019 et 2024 et de près de 10 % en un an selon Nielsen IQ. Dès 2023, la société d’étude constatait que les jus de fruits étaient délaissés, souvent au profit de boissons à sucres ajoutés, avec de faibles teneurs en fruits et dépourvues de valeur nutritionnelle. Ainsi, en 2024, les ventes de boissons plates sans alcool ont pour la première fois surpassée celles des jus de fruits . De plus, les ventes de boissons énergisantes sont en croissance (+9,4 %) sur l’année 2024 (Nielsen IQ). «  Pour chaque litre de jus acheté, trois litres de boissons sans alcool (plates ou gazeuses, hors eaux) sont vendus  », affirme Unijus.

Le retour du scorbut

Alors qu’il était considéré comme disparu, le scorbut a refait surface en France , en raison de carences en vitamine C. Les auteurs d’une étude, publiée en décembre 2024 dans la revue scientifique "The Lancet", font directement le lien entre le scorbut et la hausse des coûts de l’alimentation . Le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) recommandait déjà en 2017 de limiter sa consommation de boissons sucrées à un verre par jour en privilégiant les jus de fruits, considérant qu’ils ont une valeur nutritionnelle supérieure. « 100 mL de pur jus d’orange contient 37 mg de vitamine C (0 pour le soda), 165 mg de potassium (2 pour le soda) ou encore 30 µg de vitamine B9 (0 pour le soda)  », précise Unijus.

Le prochain PNNS doit replacer les jus de fruits dans les recommandations nutritionnelles

«  Compte tenu de l’apport nutritionnel des jus de fruits et du profil des consommateurs, il est désormais temps de distinguer les boissons sucrées (sodas, boissons sucrées aux fruits, etc.) des jus de fruits dans les recommandations alimentaires  », argue l’interprofession. Le dernier PNNS (Programme national nutrition santé) ne distingue plus les jus de fruits des sodas et autres boissons sucrées. De fait, les jus de fruits classés Nutri-Score C se retrouvent dans une exacte équivalence avec d’autres boissons sucrées affichant un Nutri-Score E dans les recommandations du PNNS.

«  Nous appelons les autorités à reconnaître les bénéfices nutritionnels des jus de fruits dans le cadre d’une consommation raisonnable et d’une alimentation équilibrée, à travers la création d’une catégorie dédiée aux jus de fruits dans le prochain PNNS, et l’intégration des jus de fruits comme une portion parmi les 5 fruits et légumes par jour  », poursuit l’organisme. 

Préserver l’espace linéaire chez les distributeurs

Le linéaire dédié aux jus de fruits diminue d’année en année selon Nielsen ScanTrack (données arrêtées au 29 décembre 2024). L’espace qui leur est alloué a baissé de presque 4 mètres (-393 cm) provoquant également la diminution du nombre de références. Au contraire, les boissons plates sans alcool voient la taille de leur linéaire gagner 242 cm en 2024. Cette mutation des rayons engendre de la confusion. Souvent assimilés à des boissons sucrées comme les sodas ou les boissons plates, les jus de fruits souffrent d’une perception erronée, malgré leur richesse naturelle en nutriments.

«  Il est temps que les jus de fruits soient réhabilités au risque d’une explosion de la consommation des sodas et des boissons énergisantes. Avec leurs qualités nutritionnelles reconnues dans le cadre d’une consommation raisonnée, les jus de fruits doivent jouer un rôle clé dans l’atteinte de l’objectif de consommation des “cinq fruits et légumes par jour” recommandés par le PNNS  », déclare Emmanuel Vasseneix, président d’Unijus.

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