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Consommation d'insectes : l'Anses recommande la prudence

  • Publié :
  • Modifié :
  • Auteur : Amélie Dereuder
anses insectes
Avant l'autorisation de mise sur le marché d'insectes destinés à la consommation, l'Anses recommande de mener plus de recherches sur les sources de dangers, de définir les risques sanitaires de l'élevage à la transformation, d'évaluer les possibles allergènes (peut-être communs aux fruits de mer) et d’établir des listes positives. Crédit photo © Pascal RATEAU - Fotolia

L’Anses a réalisé un état des lieux des connaissances scientifiques sur les risques liés à la consommation d’insectes. Dans son avis , elle fait l’inventaire des dangers potentiels véhiculés par les insectes et des besoins de recherche sur cette problématique. Même si l'entomophagie (la consommation d'insectes) est répandue dans certaines parties du monde, elle est quasiment inexistante en Europe. La réglementation à ce sujet est en évolution, notamment sur sa caractérisation en Novel Food. A ce jour, aucun dossier de demande d’autorisation n’a été validé au niveau européen.

En attendant, l'Anses s'est auto-saisie du dossier et a fait le point sur les risques. Elle a identifié plusieurs dangers potentiels liés aux:

  • Substances chimiques (venins, facteurs antinutritionnels, médicaments vétérinaires utilisés dans les élevages d’insectes, pesticides ou polluants organiques présents dans l’environnement ou l’alimentation des insectes, etc.).

  • Agents physiques (parties dures de l’insecte comme le dard, le rostre, etc.).

  • Allergènes communs à l’ensemble des arthropodes (acariens, crustacés, mollusques, etc.).

  • Conditions d’élevage et de production, pour lesquelles il conviendrait de définir un encadrement spécifique permettant de garantir la maîtrise des risques sanitaires.

  • Parasites, des virus, des bactéries et leurs toxines ou encore des champignons.

De même, les insectes comestibles peuvent devenir, suite à une conservation non adaptée, impropres à la consommation humaine. Face à ces incertitudes, l'agence recommande de mener plus de recherches sur les sources de dangers, de définir les risques sanitaires de l'élevage à la transformation, d'évaluer les possibles allergènes (peut-être communs aux fruits de mer) et d’établir pour l'Europe des listes positives et négatives des différentes espèces et stades de développement d’insectes pour la consommation. Sur ce point, la Belgique est en avance, car l'AFSCA (équivalent de l'Anses) a déjà publié en 2014 une liste d'une dizaine d'insectes autorisés pour l'alimentation.

Par ailleurs, l'Anses soulève aussi une question pour le moins surprenante: « le bien-être animal, jusqu’à présent très peu exploré chez la plupart des invertébrés. » En effet. Et quid du sort des insectes nuisibles ?

Pour plus de détails sur la consommation d'insectes, vous pouvez également consulter le rapport de décembre 2014 de la FAO.

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