Après l’annonce de l’Efsa en mai 2021, les Etats membres de l’Union européenne se sont aussi positionnés contre l’utilisation du dioxyde de titane en agroalimentaire. Le 8 octobre, ils ont approuvé la proposition de la Commission visant à interdire le colorant blanc E171 à partir de 2022. Le texte entrera en vigueur en début d’année prochaine, sous réserve que le Conseil ou le Parlement européen n’émettent pas d’objection d’ici deux mois.
« L’innocuité de nos aliments et la santé des consommateurs ne sont pas négociables. Aujourd’hui, nous agissons résolument avec les États membres, sur la base de données scientifiques solides, pour éliminer un risque lié à une substance chimique dans l’alimentation », explique Stella Kyriakides, commissaire à la santé et à la sécurité alimentaire de la Commission.
Pour rappel, l’Efsa a délivré un nouvel avis le 6 mai 2021, qui concluait que le dioxyde de titane ne pouvait plus être considéré comme un additif alimentaire sûr pour la santé car on ne pouvait écarter un risque de génotoxicité. En 2016, elle avait pourtant revalidé sa sécurité, remise en cause par l’Inrae dès 2017. La France avait opté pour le principe de précaution en suspendant l’autorisation de ce colorant en 2020. Beaucoup d’utilisateurs de cet additif l’ont déjà remplacé. Pour ceux qui l’emploient encore, la commercialisation d’aliments contenant du dioxyde de titane sera possible jusqu’à six mois après l’entrée en vigueur de la législation. Ces produits pourront être vendus jusqu’à la fin de leur durée de vie. Sachant que certaines recettes de confiserie se conservent plusieurs mois ou années, on pourra donc encore trouver du E171 en Europe après 2022.
A noter, cette interdiction ne concerne pas le secteur pharmaceutique pour éviter des ruptures de stocks de médicaments contenant du dioxyde de titane. La situation sera réévaluée dans trois ans, incitant les industries pharmaceutiques à plancher sur le remplacement du E171.