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Filière porc

Visionique ou spectrométrie : quelle technologie est la meilleure pour prédire la capacité de rétention d’eau de la viande de porc ?

La filière porcine française s'intéresse depuis peu à de nouveaux paramètres pour le classement des carcasses en abattoirs, et la capacité de rétention d'eau est en tête de liste. De nombreuses études de faisabilité ont été menées à l'Ifip (l’Institut du porc) au cours des dix dernières années avec différentes technologies. Ce projet, intitulé Dataporc, a pour objectif de comparer ces technologies, du point de vue de la précision, de l'intégration et de la traçabilité, sur une large population de validation.
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  • Modifié :
  • Auteur : Christophe MENEUST
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Spectroscopie ou visionique ?

Sept dispositifs conçus à des fins industrielles ont été testés dans quatre abattoirs sur une période de trois ans. Ce qui représente un total de 5 562 carcasses testées. Les études menées par Antoine Vautier, Thierry Lhommeau, Eric Gault, Pierrick Girard de l’Ifip et Pierre-Jean Escriva d’Uniporc Ouest ont permis de tirer des conclusions quant à la pertinence et l’efficacité de deux de ces solutions : la spectroscopie visible et proche infrarouge (VisNir) d'une part et l’évaluation des couleurs par un système de vision avec le CSB JamboFlash d'autre part. 

La vision avec le CSB JamboFlash

Développé par CSB System en collaboration avec l’Ifip, le procédé JamboFlash détecte à haute cadence le défaut « déstructuré » des jambons 5D (désossé, découenné, dégraissé, dénervé, dépiécé). Il a reçu la médaille d’argent des International Foodtec Awards 2021 au salon Anuga FoodTec . Cet appareil utilise la vision (caméra couleur) couplée à de l’ intelligence artificielle pour l’analyse d’images et le traitement statistique et in fine la caractérisation des muscles. L’équipement s’intègre sur un tapis de convoyage en fin de ligne (système non invasif). Les viandes qui présentent un défaut sont ainsi identifiées. Testé en conditions industrielles avec une cadence de 1 200 porcs / heure, le système affiche un pourcentage d’erreur de classification inférieur à 10 %. 

La spectrométrie avec le système VisNir (proche infrarouge)

ASD Labspec4
L'ASD Labspec4 utilise les ondes proches infrarouges pour prédire les attributs qualitatifs et la composition chimique de la viande. 
Cette technique donne accès à la composition chimique du muscle grâce aux ondes proches infrarouges. Avec une sonde et un équipement portable, ici l’ASD Labspec4, il est possible de prédire les attributs qualitatifs et la composition chimique de la viande et des produits carnés . La méthode répétable, rapide, précise et non destructive de la viande demande de libérer un opérateur dédié à cette tâche et un contact entre la sonde et le muscle .  

Des résultats qui penchent vers le VisNir

La première série de traitement de données du projet Dataporc a montré que les meilleures équations de prédiction de la capacité de rétention d’eau par visionique et par spectrométrie VisNir donnent une précision suffisante pour le classement de lots des carcasses. L’exactitude du VisNir est jugée supérieure à celle de la visionique , mais il nécessite un contact avec la viande et l’action d’un opérateur. Dans le cadre de cette première base de données, l’état désossé de la viande (jambon 5D) a clairement été un avantage pour la prédiction. En contrepartie, il a amené des problématiques de traçabilité du lot d’abattage, car le marquage de la couenne n’est plus présent.

Les prochaines exploitations de données du projet Dataporc compareront ces technologies sur des pièces de viande non désossées ou sur des carcasses, avec une accessibilité des muscles différente, mais un contrôle plus facile de la traçabilité.

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