La Cooperl lance des produits de porc sans antibiotique

10 juin 2014 - Pierre Christen

La Cooperl, la coopérative leader du porc, affiche un chiffre d'affaires de 2,1 milliards d'euros en très légère progression (+0,9 %), pour un résultat de 13 millions d'euros (contre six millions d'euros en 2012). Une année meilleure que 2012, malgré une conjoncture (très) difficile. « C'est le résultat de nos efforts d'adaptation, d'investissement et de montée en gamme », souligne Emmanuel Commault, directeur général de la coopérative.

Illustration de cette montée en gamme, la Cooperl lance sous sa marque propre Brocéliande une gamme de produits (saucisses, lardons, etc.) issus de porcs élevés sans antibiotique dès la fin du sevrage (c'est-à-dire environ le 42ème jour). Prise en 2013, cette décision a été annoncée vendredi 06 juin, lors d'une conférence de presse au siège social à Lamballe, en même temps que les premiers référencements en grande distribution.

L'objectif est ambitieux. « Nous espérons que sous trois ans, un tiers de la production de nos porcs produits par nos adhérents seront issus d'élevages en phase de démédication », indique Patrice Drillet, président de la coopérative. 150 000 porcs seront issus de ce mode d'élevage en 2014 (sur un total de 5 670 000 porcs produits en 2013). La part d'animaux élevés sans antibiotique atteindra 10 % de la production de la coopérative courant 2015 et progressera de façon constante les années suivantes.

« C'est le fruit d'une stratégie alternative basée sur l'anticipation des situations de stress et d'infection, au niveau du bâtiment et des techniques d'élevage », précise Patrice Drillet. En pratique, chaque bâtiment subit un audit, où sont analysés l'alimentation, l'eau, l'état du bâtiment, les règles de biosécurité, les conditions d'hygiène, le bien-être des animaux, etc. « On anticipe tout ce qui peut créer problème », ajoute-t-il.

L'Alea (indicateur d'exposition estimée aux antibiotiques), un standard déterminé par l'Anses, est actuellement de 0,99 pour les porcs français. Le cahier des charges « porc élevé sans antibiotique » de la Cooperl vise à réduire l'indicateur de moitié, pour atteindre au plus 0,5. La moitié des antibiotiques consommés par un porc le sont après la fin du sevrage. Les aliments supplémentés et les traitements préventifs sont également proscrits. En pratique, si un animal tombe malade, des solutions alternatives seront utilisées en substitution des antibiotiques de première intention.

La Cooperl lance cette gamme de produits de porcs élevés sans antibiotique dès la fin du sevrage, sous sa marque propre Brocéliande.

Un système de contrôles et de traçabilité est mis en place. Il s'appuie notamment sur quatre contrôles aléatoires de recherches d'antibiotiques dans l'eau de boisson et dans les aliments, par an et par élevage, ainsi que des recherches de résidus des antibiotiques utilisés en élevage porcin au sein des viandes (méthode semi-quantitative) ainsi que le repérage de chaque animal traité par un tatouage et une boucle spécifique (ces animaux sortent de la démarche).

Le projet s'inscrit dans la suite logique de la démarche « Porc Bien-Être », réalisée en 2013 , et validée aujourd'hui, qui consiste à appliquer des normes respectueuses du bien-être animal, notamment l'absence de castration, clef d'entrée du porc sans antibiotique. Sachant que la viande produite est une viande maigre, ayant un taux de muscle important. « C'est un projet majeur qui vise à nous faire monter en gamme », conclut Emmanuel Commault.

Process Alimentaire - Formules d'abonnement

AU CŒUR DE L’ INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE

● Une veille complète de l’actualité du secteur agroalimentaire
● Des enquêtes et dossiers sur des thèmes stratégiques
● Des solutions techniques pour votre usine

Profitez d'une offre découverte 3 mois