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Le rappel du mois

Des compléments alimentaires rappelés pour cause de Klebsiella pneumoniae

En mars 2025, un rappel en France a mis en cause la présence de la bactérie Klebsiella pneumoniae dans des aliments diététiques et de nutrition pensés pour la circulation. Le point sur ce pathogène inhabituel.
  • Publié :
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  • Auteur : Stéphanie PERRAUT
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Vendredi 28 mars, le laboratoire Giphar a procédé au rappel en France de compléments alimentaires « Circulation » en gélule en raison d’une contamination potentielle à Klebsiella pneumoniae . La fiche de rappel est disponible en ligne . Si elle peut paraître anecdotique, elle n’en fait pas moins écho aux préoccupations de plus en plus marquées des autorités de santé partout dans le monde en ce qui concerne l’antibiorésistance . Et aux incartades de pathogènes historiquement nosocomiaux dans la chaîne alimentaire

En effet, en février 2024 , l’ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies) signalait que, depuis sa dernière évaluation des risques en 2021, le nombre de pays de l’Union européenne (UE) et de l’Espace économique européen (EEE) ayant signalé des cas de Klebsiella pneumoniae hypervirulente est passé de quatre à dix. Le nombre de cas signalés à l’ECDC par ces pays était quant à lui passé de 12 à 143. Or, «  les cas de Klebsiella pneumoniae hypervirulente résistante aux carbapénèmes (une classe d’antibiotiques à large spectre, de dernier recours, utilisée en médecine humaine pour traiter des infections graves, NDLR) signalés à l’ECDC par les pays de l’UE/EEE sont préoccupants en raison de la gravité des infections et de leur résistance aux antibiotiques de dernier recours  », comme l’alertait déjà à l’époque Dominique Monnet, chef de l’unité Résistance aux antimicrobiens et infections associées aux soins à l’ECDC. Dans le milieu hospitalier, ces souches sont responsables infections pulomnaires et urinaires foudroyantes, pouvant aller jusqu'à la septicémie chez les populations les plus fragiles. Le Centre a édité en février 2025 une troisième mise à jour de son évaluation rapide du risque lié aux entérobactéries résistantes aux carbapénèmes. 

Dans un avis publié le 12 mars , l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) dresse quant à elle un état des lieux actualisé de la présence des entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC) dans la chaîne alimentaire des pays de l’UE et de l’AELE (Association européenne de libre-échange). Depuis 2011, les EPC ont été détectées dans la chaîne alimentaire dans 14 des 30 pays . Elles sont principalement isolées chez les porcs, les bovins et, dans une moindre mesure, les volailles — espèces ciblées par le suivi européen des résistances aux antimicrobiens. Escherichia coli , Enterobacter cloacae complex , Klebsiella pneumoniae complex et Salmonella infantis sont les espèces les plus fréquemment identifiées.  
 

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