Les experts du groupe Contam ont actualité leur avis sur les risques pour la santé humaine suite à l’exposition aux perfluoroalkylées (PFAS). L'eau potable est une des voies de contamination. Crédit : Adobe Stock.

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Contaminants : l’Efsa fixe un seuil de sécurité pour les perfluoroalkylées

21 septembre 2020 - Marjolaine Cérou

Les experts du groupe Contam ont actualisé leur avis sur les risques pour la santé humaine suite à l’exposition aux perfluoroalkylées (PFAS). Ces substances peuvent se retrouver dans les eaux potables, le poisson, les fruits, les œufs ou les ovoproduits.

Les perfluoroalkylées (PFAS) sont des substances chimiques retrouvées dans plusieurs industries (textiles, produits ménagers, automobile, alimentaire). Celles-ci sont susceptibles de contaminer les aliments (eau potable, poissons, fruits, œufs et ovoproduits) et de s’accumuler dans l’organisme. Dans un nouvel avis, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) vient de fixer une nouvelle dose hebdomadaire tolérable (DHT) de 4,4 nanogrammes par kilogramme de poids corporel pour quatre composants du groupe des PFAS : l'acide perfluorooctanoïque (PFOA), le perfluorooctane sulfonate (PFOS), l'acide perfluorononanoïque (PFNA) et l'acide perfluorohexane sulfonique (PFHxS).

Cette publication fait suite à une consultation publique qui s’est déroulée entre les mois de février et de mars derniers. « Dans notre précédent avis de 2018, nous avions fixé deux DHT, l'une pour les PFOS et l'autre pour les PFOA. Nous avons réévalué ces deux DHT en tenant compte des nouvelles connaissances scientifiques rendues disponibles depuis », précise Tanja Schwerdtle, la présidente du groupe de travail sur les contaminants de la chaîne alimentaire (Contam). Les experts se sont en effet intéressés à la diminution de la réponse du système immunitaire à la vaccination, qui est considéré aujourd’hui comme l'effet le plus critique pour la santé humaine de PFAS. Les experts s’étaient basés en 2018 sur l’augmentation du cholestérol, mais ce lien a été remis en question lors de récentes études.

« La nouvelle DHT a été conçue de manière à protéger les nourrissons contre une exposition élevée », indique Tanja Schwerdtle. Les enfants restent en effet le groupe de population le plus exposé, de même que les nourrissons lors de la grossesse et de l'allaitement.

Plusieurs sources de contamination ont été identifiées :  exposition à de la terre ou à de l'eau contaminée dans les cultures ou via une concentration de ces substances chez des animaux. Une autre voie de contamination identifiée est l’aptitude au contact via les emballages alimentaires contenant des PFAS ou par l'intermédiaire d’équipements de process. Pour rappel, historiquement, les PFOS ont longtemps été utilisés dans les revêtements anti-adhésifs de poêles. Une étude américaine du Bureau européen de l’union des consommateurs a mis en avant des cas de contamination par des emballages de fast-food enduits de perfluoroalkylées (lire Juin 2020, p.68).

 

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