Négociations commerciales : les entreprises de charcuterie-traiteur sous tension
En pleine période de fin des négociations commerciales, les Entreprises Françaises de Charcuterie Traiteur (Fict) sonnent l’alerte.
A une dizaine de jours de la fin de la période des négociations commerciales, les Entreprises Françaises de Charcuterie Traiteur (Fict) sonnent l’alerte. Un an après le début de la guerre en Ukraine, le secteur met en avant la hausse continue des coûts de production, couplé au contexte d’hyperinflation. D’après la Fict, plus d’un tiers des entreprises seraient amenées à réduire leurs effectifs ou leur production et plusieurs d'entre-elles feraient l’objet d’une procédure de sauvegarde, voire de redressement judiciaire.
Au 14 février, le prix du porc a atteint 2,14 €/kg. Soit une évolution de + 13 % depuis début 2023 et + 68 % depuis début 2022. « Les experts ne prévoient pas de détente compte tenu d’une réduction plus importante que prévue de l’offre de porc », indique la Fict qui rappelle que le coût des matières carnées représente en moyenne plus de 50 % du coût de production des charcuteries.
Les entreprises de charcuterie subissent aussi la flambée des coûts de l’énergie, les étapes de cuisson et le maintien de la chaîne du froid étant les principales sources de consommation. Pour la Fict, les aides publiques ne couvrent que 10 % du surcoût subi par les entreprises. « Une fois les aides réduites, ce surcoût peut représenter jusqu’à 5 % de leur chiffre d’affaires alors que la marge nette moyenne dans le secteur de la charcuterie a oscillé entre 1,2 et 2,7 % sur les cinq dernières années », indique la Fédération.
La Fict pointe également du doigt l’envolée des coûts de la volaille et du bœuf, des emballages, du transport et de la rémunération de la main-d’œuvre. Le secteur mise ainsi sur les négociations commerciales qui s’achèveront le 1er mars prochain. Selon un sondage réalisé auprès des entreprises de la Fict, les surcoûts liés aux énergies ne sont pas (22 % des répondants) ou de façon limitée (67 %) pris en compte par les clients distributeurs dans le cadre des négociations commerciales en cours.
« Les négociations commerciales annuelles 2023 doivent être à la hauteur du péril qui menace les entreprises de charcuterie, mais aussi l’ensemble de la filière porcine française, puisque 75 % de la production porcine nationale est transformée en charcuterie. Le sort des entreprises de charcuterie et de la filière porcine se joue d’ici le 1er mars », déclare Bernard Vallat, président de la Fict.