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Laits infantiles contaminés : Stéphane Travert annonce de nouvelles mesures
Stéphane Travert a réuni l’ensemble de la filière lait le mardi 16 janvier. Dans le cadre de la contamination par Salmonella Agona des laits infantiles en poudre fabriqués par Lactalis, le Ministre de l’alimentation a annoncé de nouvelles mesures et un renforcement du cadre juridique.
La première mesure concerne l’obligation pour les entreprises de transmettre aux services de l’État les résultats des contrôles défavorables portant sur les produits ou sur l’environnement, dès lors qu’ils peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé publique. Cette mesure fait référence aux deux résultats positifs, en août et en novembre 2017, qui avaient révélé la présence de salmonelles dans l’environnement de la tour de séchage n°1 de l’usine de Craon (53) de Lactalis. Des contrôles, suite auxquels le groupe mayennais avait pris ses responsabilités et renforcé les procédures de nettoyage et de désinfection, ainsi que les analyses sur les produits finis. Signaler ces résultats à l’État auraient-il permis d’éviter la crise sanitaire? Pas certain.
Le Ministre insiste également sur « l’obligation de transmission par les laboratoires aux services de l’État des résultats défavorables portant sur les produits ». Jusqu’à présent, cette disposition était limitée aux cas d’intoxication. Stéphane Travers annonce aussi une assise légale donnée à la création de plate-formes de surveillance, notamment pour les denrées alimentaires.
Un plan de contrôle pour les laits en poudre
Autre conséquence de la crise médiatico-sanitaire, la création d’un plan de contrôle spécifique qui sera mis en œuvre sur la chaîne de production et sur les plans de maîtrise des risques des produits laitiers en poudre à destination des enfants. Cette mesure sera mise en œuvre dans les trois mois. Moins d’une centaine d’établissements seraient concernées. A la suite de cet état des lieux, l’Anses sera saisie pour vérifier que les systèmes de surveillance mis en place sont adaptés.
Enfin, conformément aux conclusions des États Généraux de l’Alimentation, un retour d’expérience sera réalisé par le Conseil National de l’Alimentation pour analyser les éventuels dysfonctionnements, leurs causes et les mesures correctives à mettre en œuvre. « Ces travaux seront pleinement intégrés dans la feuille de route des États Généraux de l’Alimentation dans l’optique d’enrichir le volet sanitaire de la filière lait », affirme le Ministre.
Reste à savoir maintenant qui va réaliser ces contrôles. Rappelons qu’au fil des années les rangs des inspecteurs se sont allégés. La preuve en chiffres, les inspections des contrôles officiels sont en baisse : 76 000 en 2015 contre 55 000 en 2016 (lire Janvier 2018, p99). Un rapport du Sénat soulignait notamment en février 2017 que « la situation actuelle n’assure pas une couverture suffisante des risques ». Pour pallier ce déficit, les autorités nationales ont annoncé leur volonté d’aller vers une procédure de reconnaissance des référentiels de certification. C’est le cas notamment de l’IFS Food (International Featured Standard). En novembre dernier, le ministère de l’Alimentation a annoncé un renforcement des moyens humains pour la prévention et la gestion de la sécurité sanitaire.